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Le DRM social dans les circuits propriétaires

Depuis le début de l’aventure immatériel·fr et même avant lorsque nous avons lancé le numérique chez O’Reilly France, nous militons en faveur d’une protection moins contraignante que le DRM : le tatouage (ou watermark). Il s’agit d’insérer dans le fichier des informations concernant l’acheteur : cette solution est un compromis entre le désir de protections des ayants droits et l’accessibilité pour les lecteurs, puisqu’elle n’impose aucune contrainte particulière à celui qui l’utilise.

L’écosystème du livre numérique a beaucoup changé depuis : de nouveaux acteurs tel qu’Apple, Amazon et Kobo se sont lancés sur le marché français. Travaillant dans leurs propres circuits, ces revendeurs requièrent les fichiers des éditeurs et proposent des systèmes hétérogènes en imposant ou proposant leurs propres DRM. Aucune possibilité de tatouage, appelé aussi « DRM social ». Seules subsistent deux possibilités : avec DRM Adobe ou propriétaires, ou aucune protection.

Quels DRM chez Apple, Amazon et Kobo

Bien sûr, la plupart des clients détenteurs des machines Apple, Amazon ou Kobo ne distinguent jamais la présence de  DRM quand il y en a. Tant que le client reste dans l’écosystème de ces revendeurs, lectures et navigation sont parfaitement étudiées pour qu’ils n’aient pas à en sortir. Cependant, pour éclaircir le sujet, voici ci-dessous quelques précisions illustrées sur les conditions de la présence ou non de DRM chez ces revendeurs :

Dans ces conditions, l’approche pédagogique de protection que nous proposons aux éditeurs n’est plus applicable mais les auteurs n’en restent pas moins demandeurs d’une garantie toute légitime concernant la protection de leur ouvrage. Et pour les auteurs, il y a un gouffre entre « tatouage » et « rien du tout ». En tant que distributeur, nous devons nous mettre au diapason de ces revendeurs et sous-classons donc systématiquement les protections « tatouage » en protection « DRM ».

Mais alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Si le client ne veut pas se voir imposer de DRM propriétaires, rien ni personne ne l’empêche d’acheter ses livres numériques chez un autre libraire. Bien qu’une partie non négligeable de l’offre numérique française soit entravée par des DRM, il n’en est pas moins possible de lire ces fichiers sur des appareils mobiles si on est prêt à y passer un peu de temps. L’application BlueFire Reader permet par exemple de lire des fichiers avec DRM sur iPad, iPhone ou plus généralement sur des tablettes Android, à l’instar du Français Mantano.

Heureusement, un nombre croissant d’éditeurs choisissent aujourd’hui de ne pas mettre de DRM sur leurs livres. Si l’offre ne contient que l’ePub, il trouvera sur internet de nombreux logiciels pour transformer des fichiers ePubs en mobipocket, qu’il pourra mettre sur son Kindle.

Mieux, cette approche facilite largement les offres multi-formats (= sous un ISBN, le client reçoit plusieurs formats de fichiers). Ainsi, lorsqu’il commande en librairie, le client dispose de plusieurs liens de téléchargement : ePub, PDF, mobipocket, streaming, mp3, qu’il est libre d’utiliser sur les supports de son choix.

L’équipe d’immatériel·fr

Le hub Dilicom : au service de la librairie numérique

On nous demande parfois à quoi sert d’avoir une boutique en ligne lorsqu’on est distributeur. En premier lieu, comme l’explique Élisa Boulard, à comprendre les pratiques des lecteurs d’ouvrages numériques, afin de leur fournir des systèmes compatibles avec leurs habitudes de navigation. En deuxième lieu à payer les serveurs qui abritent nos bases de données et les web services utilisés par nos partenaires éditeurs et libraires.

La semaine dernière, nous avons assigné une troisième mission à notre librairie expérimentale. Grâce à elle, nous avons pu valider la robustesse du fameux Hub Dilicom, l’outil interprofessionnel dont se sont dotés distributeurs et libraires.

Dilicom n’est pas un outil comme les autres. Il est le poste d’aiguillage qui permet à des milliers de points de vente de passer des millions de commandes de livres papier aux quelques dizaines de distributeurs qui hébergent toute l’offre éditoriale française. Non seulement passer des commandes, mais aussi recevoir des avis d’expédition, connaître une disponibilité, récupérer le descriptif d’un titre à paraître ou encore bénéficier de factures dématérialisées et sécurisées. Quelle que soit la manière dont les différents distributeurs expriment ces réalités, le libraire y accède donc par une interface homogène.

L’idée simple, c’était de prolonger cette réussite pour l’édition numérique. C’est aujourd’hui chose faite : en nous branchant au Hub Dilicom, nous avons pu accéder directement aux catalogues d’Editis, Eden-Livres, L’Harmattan, Dilithèque et immatériel.fr à l’aide d’un seul web service homogène et complet : quel soulagement !

Mais le véritable enjeu va au-delà de la simplification des interfaces. Le Hub Dilicom permettra aussi à tous les libraires connectés de revendre des services numériques plus élaborés, depuis les offres multi-formats jusqu’aux abonnements, en passant par les mix papier/numérique. Autrement dit, des offres qui apportent une véritable plus-value par rapport au livre papier, et qui prendront en compte la multiplication des situations de lectures.

xavier@immateriel.fr


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