Vers une librairie web de proximité

À la suite du billet publié au sujet de notre nouvelle librairie, nous vous avions proposé d’envoyer vos avis et remarques pour ensuite en faire un billet de bilan sur le sujet : que manquerait-il pour faire votre librairie idéale ?

Quelques remarques sont arrivées, pas énormément, grands timides que vous êtes, mais les réactions obtenues convergent toutes vers un point : la prescription. Comment le libraire peut poursuivre son travail de conseil et de recommandations dans le cas du livre numérique ?

immatériel・fr n’est pas libraire. Nous sommes distributeurs numériques et avons conçu une librairie à nos couleurs, expérimentale, un laboratoire qui nous permet de pousser le livre numérique vers le web et d’observer les pratiques. Notre système met l’accent sur l’automatisation, sur une recommandation passive. Tout comme l’un de nos jeunes confrères (des gens d’avenir), nous faisons en sorte d’automatiser tout ce qui peut l’être

“Our first reaction in search quality is to look for ways to solve problems algorithmically.”

La clé de ce système : les mots-clés. Fournies par les distributeurs et créées par les éditeurs, ces données qualifient les titres numériques et leurs offrent une visibilité dans les libraires et directement dans les moteurs de recherche, lorsque la structure est suffisamment optimisée pour être indexée par les robots. Plus les mots-clés sont pertinents, plus on de chance de correspondre à une requête, plus ils sont présents dans les résultats !

Un système de chaînage de mots-clés comme le nôtre nous a permis, depuis le lancement de la nouvelle librairie courant octobre, d’augmenter notre chiffre d’affaire de 30%. La quantité de combinaisons de mots-clés possibles nous a offert un immense regain de visibilité. Pour rappel, seulement 20% des visiteurs de notre librairie arrivent par accès direct, tous les autres proviennent de liens recommandés sur des blogs ou de sites (20%) ou des résultats de requêtes des moteurs de recherche (60%).

L’idée, simple, est qu’à partir de bons outils et de son expérience métier, un libraire peut apparaître en tête des moteurs de recherche, après les liens commerciaux payants mais avant les énormes sites marchands automatisés, parce qu’il aura apporté sa réflexion et sa touche humaine à la mise en avant d’un titre, et que la vraie valeur est là. Est-ce la promesse de 1001 libraires ? Un grand et beau projet. À suivre !

La prescription du libraire sur internet passe par d’autres voies qu’en librairie physique. PLV, mises en avant, événements, beaucoup de moyens riches de sens sont mis en place dans les boutiques physiques des libraires, à l’instar de la Griffe Noire, de la librairie Pantoute de Québec ou d’une charmante petite boutique, la librairie Michel à Fontainebleau, 77 (pas de lien : pas de site !). Sur internet, les voies d’accès changent et les moteurs de recherche sont désormais des interfaces qui conditionnent la navigation des utilisateurs. En travaillant avec et dans le réseau, la pertinence sur un/des sujet(s) précis s’accroît et la librairie gagne du terrain dans les résultats de requêtes des moteurs de recherche.

Un exemple concret : la librairie Vitacogita, librairie spécialisée dans le développement durable qui s’appuie sur les outils développés par immatériel.fr, ont gagné en pertinence après avoir retouché les mots clés d’un livre précis et été recommandée par des blogs. Résultat : Vitacogita, présente et recommandée, apparaît plus haut dans les résultats de recherche et vend ce titre plus que nous.

elisa@immateriel.fr

4 Réponses to “Vers une librairie web de proximité”


  1. 1 Silvae 7 décembre 2010 à 17:42

    Arrgh j’ai de plus en plus de mal avec ce mot de prescription. Un médecin prescrit des médicaments à un malade qui a des carences… alors je pense que l’employer est se situer de faire dans une posture supérieure qui n’est pas nécessaire, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas différents niveaux d’amateurisme sur un sujet. Se situer aux côtés de, faire de la médiation, oui, de la prescription, non.

    • 2 bllisa 7 décembre 2010 à 18:03

      D’accord pour la précision, pour ma part j’associe médiation au bibliothécaire et prescription au libraire, j’ai peut-être tort (?) mais dans les deux cas oui c’est être aux côté de, faire le lien. Même si parfois ça peut avoir un caractère plus absolu, de recommander un livre 🙂

    • 3 xavier@immateriel.fr 15 décembre 2010 à 15:54

      C’est une question intéressante. Quant à moi, j’ai de plus en plus de mal avec médiation, qui sous-entend neutralité et passage de relais. Il y a des distributeurs pour ça !

      Il nous manque justement de la subjectivité, y compris de la part des institutions. Ce n’est pas parce que je demande un conseil à quelqu’un que je me sens inférieur. L’impératif Lis ça ! n’est pas une marque de mépris, ou de condescendance, ni même d’autorité. Mieux, c’est une marque de considération.

      L’autorité de mon prescripteur, je l’ai mesurée avant même qu’il me donne son avis, avec mes propres critères, qui feront que je ne prendrai pas en compte une recommandation d’un tel, alors que je me soumettrai avec plaisir aux injonctions de ceux en qui j’ai confiance.

      Je laisse en exercice l’analyse du mot « propulsion » 🙂


  1. 1 Le hub Dilicom : au service de la librairie numérique « immatériel.fr Rétrolien sur 17 décembre 2010 à 16:46

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